Pendant ces trois années passées, le centre PEN américain a travaillé étroitement avec PEN Haiti pour soutenir sa programmation et pour participer à un échange avec des écrivains Haïtiens. Le fondateur de PEN Haiti, Georges Anglade, a été tragiquement tué dans le séisme de 2010, mais le centre PEN a été reconstruit depuis. Le pièce maîtresse de sa renaissance est la résidence Georges Anglade, une belle maison de littérature à Port-au-Prince. On a parlé avec le fondateur visonnaire de PEN Haiti, Jean-Euphèle Milcé, pour entendre ses pensées sur la liberté d’expression, la prochaine génération des écrivains, et son nouveau roman.
PEN AMERICA : Jean-Euphèle, est-ce que tu peux t’introduire ?
JEAN-EUPHÈLE MILCÉ : Avec plaisir. Je suis en activité d’écrivain depuis une quinzaine d’années en Haïti, et depuis 2010 j’ai été élu président du centre PEN Haïtien, en remplacement de notre ami regretté Georges Anglade qui est mort pendant le séisme.
PEN : Est-ce tu peux décrire la résidence Georges Anglade est les activités de la résidence ?
MILCÉ : Le point fort très visible, au-delà de ce qu’on fait de travail à notre centre PEN c’est un projet assez ambitieux qui est d’avoir un centre où on peut mettre ensemble beaucoup d’activités, y compris une résidence permanente pour des jeunes auteurs, pour des auteurs Haïtiens, pour des auteurs étrangers, et, en même temps, pour pouvoir recevoir le public. Pour faire bref, la résidence Georges Anglade est une maison de la littérature en Haïti et de la liberté d’expression où on trouve une bibliothèque, des salles de rencontre, une résidence qui peut recevoir huit personnes en même temps, une petite librairie, un lieu de vie autour de la littérature, un lieu de débat sur la liberté d’expression.
PEN : Est-ce que tu peux nous expliquer les problèmes de liberté d’expression actuellement en Haïti ?
MILCÉ : Haïti est un pays extrêmement fragile au départ de son histoire récente. C’est un pays qui n’a jamais été dans la totale démocratie, on a que au nous — il n’y a pas trop longtemps—une trentaine d’années de dictature féroce. Ces dictatures se sont attaqués particulièrement aux travailleurs de la plume, écrivains, journalistes. Ceux qui ont eu la chance d’être exilés, c’est parce qu’ils n’ont été pas tués. Donc il y a eu beaucoup des pertes en vies humaines et en l’éparpillement des journalistes et des principaux écrivains Haïtiens. Après, on a connu une révolte, pouvoir qui était géré pendant très très longtemps par des militaires. Et c’était toujours pareille, un semblant démocratie. Mais c’est vrai que pendant cette période, les écrivains et les journalistes ont mené des luttes pour faire en temps de leur voie.
La situation actuellement, c’est qu’on est dans un pays où le modèle de croissance qu’on nous propose demande la création d’emploie. Et pour la création d’emploie, il faut changer des marges de ce pays, et le gouvernement pense que le fait de questionner la société peut empêcher un investisseur de venir en Haïti. Donc, c’est une petite guerre sournoise, mais heureusement, les écrivains, les journalistes, ils sont assez forts pour se défendre . Donc, au centre PEN l’on travaille en qualité d’observatoire. Chaque fois qu’il y a une petite dérive — on est capable d’aller discuter, de parler, d’utiliser les media — est vraiment sur nos gardes, on surveille, on attend en espérant qu’il n’y aura pas de cas des désastres en Haïti.
PEN : Est-ce que tu peux nous indiquer l’avenir des écrivains en Haïti ? Par exemple, les jeunes écrivains — qu’elles sont les opportunités et les problèmes pour les jeunes ?
MILCÉ : L’avenir d’écriture en Haïti. Bon, il faut déjà se poser des questionnes là. Qu’on a eu des générations des écrivains qui étaient très militantes, engagées politiquement, c’est vrai qu’on insiste sur une forme de corps pur et au niveau des thèmes qui sont utilisés dans le travail des écrivains. Dans le temps, les écrivains, étaient des gens de la petite bourgeoisie, de la class moyenne avec un capital culturel, la maitrise de plusieurs langues et, de plus en plus, c’était des gens aussi qui étaient très engagés politiquement, ils était la plupart à gauche, anti-Duvalier, antimilitaire, un peu anarchiste. Maintenant on retrouve une autre génération des écrivains qui sont des petits citadins, des cultivés fragiles, vénérables, qui ont connu beaucoup des choses. Qui n’ont pas connu l’exile comme les anciens quand toujours, ils étaient en Haïti. Et eux, qui portent des thématiques sur, par exemple, droits de la femme, sur la justice, c’est une littérature très locale mais avec des sujets tellement nouveaux et porteurs et dans une langue qui enrichisse tellement le créole ou le français qu’on utilise. C’est une très belle génération des jeunes écrivains sûre d’elle qui ont besoin d’accompagnement, une génération un peu arrogante mais on espère que cette génération va continuer le travail de ce qui sont vieux maintenant parce que ça fait quand-même une quarantaine d’années depuis que la littérature Haïtien s’est charger de se demander comment ça crée un corpus très intéressant et comment ça se posait aussi sur le marché francophone internationale. Et nous, la maison des écrivains, voulons encourager ce mouvement pour qu’il y ait pas de ruptures, pour que cette littérature continue à défendre la pensée, la culture Haïtienne.
PEN : Et tu viens lancer un nouveau roman, est-ce que tu peux nous donner un petit résumé de ce roman ?
MILCÉ : Je continue un œuvre qui a comme devoir de défendre l’utopie. Parce que en Haïti, il est vrai qu’on a une réalité tellement forte. C’est un pays en construction démocratique donc ça génère aussi beaucoup d’absurdité, des certitudes de l’agissements de pouvoir parce qu’on apprend à mettre en question le pouvoir en Haïti. Parce qu’on n’a pas d’habitude. Et c’est une situation assez important pour l’écrivain que je suis. Mon dernier livre, qui s’appelle Mes chères petites ombres, c’est un livre qui essaie de lier deux sujets très à la mode en Haïti : la gouvernance politique et l’art contemporain, qui sont des pratiques très exposées où les gens peuvent analyser ce qui se produit dans le pays comme politique et aussi comme art. Ce livre, qui est une forme d’utopie, essaie d’imaginer des amis qui étaient à l’école ensemble il y a trente ans. Et depuis tout petit y peut parer une prise de pouvoir et en même temps leur propre destruction. Donc cette prise de pouvoir est organisé au sein de l’état. On est dans une situation de ce qu’on appelle la politique de doublure ou de l’ombre où des gens qui sont liés dans une forme de fraternité depuis toujours ont décidé de manière collective de gérer le pouvoir du pays. Et moi, en ma qualité de citoyen et écrivain, j’ai comme l’impression que les véritables personnes qui dirigent mon pays, Haïti, on ne les voit pas, donc on est dans un régime de pouvoir vraiment de l’ombre. C’est des alliances faits d’amitié, des alliances familiales, des alliances d’intérêt, des intérêt locaux et des intérêts aussi de l’international. C’est un peu le sujet de mon livre qui vient de sortir que j’espère ne choquera pas tout le monde. [rires]
PEN : Dernière questionne, ton équipe préférée dans La Coupe du Monde ?
MILCÉ : Mais Haïti n’est pas dans La Coupe du Monde ! [rires] J’adore le mode de football plutôt dans les pays où les écrivains et les journalistes ne sont pas persécutés donc pas de Brésil, évidemment… mais si je dois choisir une équipe ça peut être un pays un peu plus calme comme la France, la Hollande, l’Allemagne. Donc si je peux prendre ces trois équipes pour former une équipe ce serait ça pour moi.