C’est le Francais Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature 2008 et auteur d’une quarantaine de livres dont Désert et Ritournelle de la faim, qui donne ce soir à New York le coup d’envoi du Pen World Voices Festival. Soixante évènements réunissant 160 écrivains venus d’une quarantaine de pays sont prévus jusqu’au dimanche 3 mai.

Jean-Marie Gustave Le Clézio sera ce soir en conversation avec Adam Gopnik, journaliste francophile du New Yorker au 92nd St. Y Unterberg Poetry Center. Ce sera la première apparition majeure de J.-M.G Le Clézio aux États-Unis depuis qu’il a recu en octobre dernier le prix Nobel de littérature. L’Académie avait fait ce choix d’un « écrivain de la rupture, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, l’explorateur d’une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante ».

J.-M.G Le Clézio est né le 13 avril 1940 à Nice d’une famille bretonne (son nom signifie « les enclos » en breton) émigrée à l’Ile Maurice au XVIIIe siècle. Son père était un médecin de brousse anglais et sa mère française. Après sa licence de lettres, il a travaillé à l’Université de Bristol et de Londres, consacrant un diplôme d’études supérieures à Henri Michaux. À l’âge de 23 ans, il obtient le prix Renaudot pour un coup d’essai qui fut, et qui demeure, un coup de maître, Le procès-verbal. Il enseigne aux États-Unis. En 1967, il fait son service militaire en Thaïlande en tant que coopérant mais est expulsé pour avoir dénoncé la prostitution enfantine. Il achève son service au Mexique. Pendant quatre ans, de 1970 à 1974, employé par l’Institut d’Amérique latine, il partage la vie d’Indiens, au Panama : une expérience qui aura beaucoup d’influence sur son œuvre. Il enseigne ensuite à Albuquerque dans l’État du Nouveau-Mexique.

Son œuvre, qui comprend des contes, des romans, des essais, des nouvelles, des traductions de mythologie indienne, des livres de photographie, d’innombrables préfaces, articles et contributions à des ouvrages collectifs, est perçue comme une critique de l’Occident matérialiste, sous-tendue par une attention constante aux faibles et aux exclus. Son écriture est classique, simple mais raffinée, colorée.

J.-M.G Le Clézio, qui fait partie du jury Renaudot, a notamment écrit (chez Gallimard) La fièvre, L’extase matérielle (1967), Terra amata (1967), Le livre des fuites (1969), La guerre (1970), Désert (1980) et plus récemment Ritournelle de la faim (2008).